Le mémorial

Le mémorial de Berlin-Hohenschönhausen est l'un des aboutissements de la Révolution pacifique : si les citoyens de l'Allemagne de l'Est n'étaient pas descendus dans la rue à l'automne 1989 et s'ils n'avaient pas contraint les autorités à mettre en place des élections libres, le site serait probablement aujourd'hui encore le centre de détention provisoire du Ministère pour la Sûreté de l'Etat (Ministerium für Staatssicherheit).

  • La création du mémorial

    Les derniers détenus politiques du centre de détention provisoire de Berlin-Hohenschönhausen ont été libérés en décembre 1989. Dès le début des années 1990, d'anciens prisonniers se sont employés à y ériger un mémorial. Cet engagement a porté ses fruits puisqu'en 1992, tout le secteur de la prison et ses différentes parties ont été classés "Monument historique". Deux ans plus tard, le lieu était pour la première fois ouvert au public. En décembre 1995, la Direction chargée de la Culture du Sénat de Berlin (soit le Gouvernement de la Ville-Land de Berlin) créa une fondation ad hoc dont la fonction était de jeter les bases de l’institutionnalisation d’un mémorial. L'Etat et le Land participèrent à parts égales à ces dépenses.

    Un groupe de travail scientifique, ensuite, élabora un programme-cadre pour déterminer le travail futur de la fondation. Sur cette base, la Chambre des députés de Berlin (soit le Parlement de la Ville-Land de Berlin) a adopté en juin 2000 la loi créant la "Fondation du mémorial Berlin-Hohenschönhausen". Au cours des premières années, le mémorial a d'abord été dirigé par Dr. Gabriele Camphausen, puis par intérim par Mechthild Günther. En septembre 2000, le Conseil de fondation nomma l'historien Dr. Hubertus Knabe au poste de directeur scientifique de ladite fondation. De décembre 2018 à âout 2019 Jörg Arndt à dérigé le mémorial. Depuis septembre 2019, Dr. Helge Heidemeyer est le directeur de la fondation du mémorial Berlin-Hohenschönhausen.

  • Le terrain du mémorial

    Luftbild Gefaengnis 2014 Plusieurs bâtiments dépendent du complexe architectural du mémorial de Berlin-Hohenschönhausen : ainsi, l'ancienne cuisine collective qui, après 1945, servit de camp (nommé "camp spécial n°3"), puis, dans les années 1950, de centre de détention (on l'appelait alors "ancien bâtiment") ; le nouveau bâtiment de trois étages, achevé en 1961, qui comprend l'aile des salles d'interrogatoire ; l'hôpital pénitentiaire de la Stasi, agrandi à plusieurs reprises ; la fabrique comprenant des logements et des ateliers pour environ 25 prisonniers, qui devaient y effectuer diverses tâches manuelles ; une immense aile de garages pour les véhicules des employés, de même qu'un sas pour les voitures ; enfin, les fortifications extérieures avec leurs trois miradors et un mur haut de quatre mètres, protégé de barbelés.

    Il reste que, sur l'ensemble de la surface, certains bâtiments se trouvent particulièrement dégradés en raison de l'inoccupation d'une partie d'entre eux durant plusieurs années, et en raison de méthodes et techniques de construction qui furent insuffisantes pour leur maintien en état.

    Ci-contre : vue aérienne générale (2014).
    © Reimer Wulff