Retour

Baerbel Bohley

Bärbel Bohley

Littérature

  • Bohley, B.: Wir mischen uns ein: Ideen für eine gemeinsame Zukunft (1998)

Née à Berlin en 1945, elle étudia la peinture de 1969 à 1974 à l’école des Beaux-arts à Berlin-Weißensee. Dans la période qui suivit, cette artiste-peintre participa à différentes expositions à l’étranger comme en Allemagne. En 1982, elle cofonda un groupe critiquant le SED (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands, Parti socialiste unifié d’Allemagne de l'Est), appelé "Femmes pour la paix" (Frauen für den Frieden), qui appartenait au mouvement indépendant pour la paix existant alors en RDA. Du fait de son engagement contre la nouvelle loi sur le service militaire de la RDA, qui obligeait également les femmes à participer à des tâches militaires, elle fut exclue en 1983 du comité directeur du district de Berlin de l’Association des Artistes Visuels (VBK, Verband Bildender Künstler). Elle fit par ailleurs l’objet d’une surveillance par le Ministère de la Sûreté de l’Etat (MfS, Ministerium für Staatssicherheit) dans le cadre d’une opération nommée "Bohle".

En novembre 1983, elle fut arrêtée, avec Ulrike Poppe, pour "divulgation de messages de haute trahison ». Sous la pression des manifestations internationales de soutien, elle fut néanmoins libérée en janvier 1984 après avoir passé six semaines dans le centre de détention préventive de Berlin–Hohenschönhausen. En 1985, elle fonda avec d’autres défenseurs des droits du citoyen de la RDA l’"Initiative pour la paix et les droits de l’Homme" (Initiative Frieden und Menschenrechte). En janvier 1988, la Stasi procéda à l'arrestation de plusieurs participants au cours de la manifestation officielle en hommage à Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht (morts en 1918), au motif que les banderoles utilisées n'étaient pas autorisées. Bärbel Bohley, qui participait à cette manifestation, fut elle aussi arrêtée, puis, expulsée avec un visa d'une durée de six mois vers la Grande-Bretagne.

Après de longues négociations, elle put entrer à nouveau en RDA, et à l’été 1989, s’engagea dans la création du "Nouveau Forum" (Neues Forum), un mouvement de coalition indépendant qui encourageait la démocratisation de la RDA. Après la chute de la dictature du SED, elle entra dans différents groupes et organisations politiques ayant pour fondement la démocratie, et s’opposa à la conversion des mouvements pour les droits civils en partis traditionnels. En 1991, elle se retira de son activité politique pour s'engager, entre autres, comme déléguée de l’Union européenne à Sarajevo. En 1996, elle participa à la formation du Bureau des Citoyens dédié à la justice transitionnelle des dommages consécutifs à la dictature du SED, dont elle fut la présidente de 1996 à 2006. Elle est décédée le 11 septembre 2010 des suites d’un cancer.