Retour

Rudolph Bahro

Rudolf Bahro

Littérature

  • Bahro, R.: Die Alternative. Zur Kritik des real existierenden Sozialismus (1977)
  • Herzberg G., Seifert K.: Rudolf Bahro - Glaube an das Veränderbare (2002)
  • Herzberg, G. (Hrsg.): Rudolf Bahro: Denker - Reformator - Homo politicus (2007)

Né en 1935 à Bad Flinsberg, il étudia dans les années 1950 la philosophie marxiste à l’Université Humboldt à Berlin-Est et devint membre du Parti socialiste unifié d’Allemagne de l'Est (SED, Sozialistische Einheitspartei Deutschlands). Il travailla ensuite comme rédacteur, puis rédacteur en chef suppléant du journal "Forum" (Forum). Après qu'il ait publié une pièce de théâtre critique de l’écrivain est-allemand Volker Braun, il fut renvoyé de la rédaction et travailla à partir de 1967 comme chef de service dans une usine de caoutchouc à Berlin-Weißensee.

En 1968, il protesta contre la répression du Printemps de Prague par l’invasion en Tchécoslovaquie des Etats-membres du Pacte de Varsovie. A partir de ce moment, il fut placé sous surveillance permanente du Ministère de la Sûreté de l’Etat (MfS, Ministerium für Staatssicherheit). En 1974, la Stasi informa son ex-épouse que Bahro travaillait à la rédaction d’un ouvrage critiquant le système, en réponse à quoi il s’exposait à ce que sa thèse soit refusée à l’école supérieure technique Leuna-Merseburg. C'est dans son livre "L'Alternative" que Bahro développera finalement sa critique sur "le socialisme réel" et sur ses origines russo-asiatiques. Le manuscrit passa clandestinement en Allemagne de l’Ouest, où il fut retranscrit partiellement dans le "Spiegel" en 1977. Parallèlement, il fit l’objet d’interviews enregistrées pour la télévision, qui le firent connaître internationalement du jour au lendemain.

Immédiatement après, en août 1977, il fut arrêté et emmené au centre de détention provisoire de Berlin-Hohenschönhausen, où il passa deux mois. En juin 1978, le tribunal municipal de Berlin le condamna à huit ans de réclusion pour "activité supposée de renseignements". Il entra alors à la prison spéciale Bautzen II. Mais, sous la pression de manifestations internationales de plus en plus importantes, il fut libéré en octobre 1979 par le biais d’une amnistie et contraint de partir à l’Ouest. En RFA, il devint l’un des membres fondateurs du parti "Les Verts" (Die Grünen), puis, en 1982, membre de l’exécutif du parti, mais il le quittera en 1985.

A la fin de l’année 1989, il revint à Berlin-Est. Lors du Congrès extraordinaire du SED, il fit une apparition remarquée en faveur d’un revirement économique et d’un mode de vie écologique. En 1990, il obtint une chaire à l’Université Humboldt et y fonda un institut spécialisé en Écologie sociale. Dans le grand amphithéâtre de l’université Humboldt, il tint des conférences d’un grand intérêt pour le public. Il meurt en 1997 à Berlin à l’âge de 62 ans d’une leucémie.